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Bitcoin & cryptomonnaies

Pourquoi la tokénisation est vouée à atteindre des sommets

By 24 septembre 2025One Comment

La tokenisation n’est pas une mode éphémère réservée aux crypto-enthousiastes. C’est un méga shift : la migration de milliers de milliards d’actifs (actions, obligations, ETF, etc.) vers la blockchain. Résultat : un marché plus rapide, plus agile, plus ouvert et sans frontières – une opportunité historique pour les investisseurs qui se positionnent maintenant.

Avant, les gens considéraient que « des actions sur la blockchain », c’était une contradiction.

Un peu comme du « bacon à base de soja ». (Cela dit, si vous allez à un dîner « tendance », vous verrez ce qu’il y a au menu…)

La plupart des gens ne se rendent pas compte que Wall Street est un musée de paperasse scotché à un site internet. Vous voulez déplacer une action d’un courtier à un autre ? Autant l’expédier par pigeon voyageur. Vous voulez faire un transfert de fonds ? Prenez une chaise, vous serez mort bien avant que ce soit fait. Vous voulez faire une transaction un dimanche à 2 heures du matin ? Vous feriez mieux de lire un bon livre.

Dans un premier temps, les cryptomonnaies ont résolu la partie concernant les transferts de fonds (stablecoins). Et, à présent, elles remontent toute la pile : Bons du Trésor → ETF → actions.

Même film, mais plus gros budget.

Aujourd’hui, je vais aborder deux principaux types de tokénisation, expliquer pourquoi cela va représenter des milliers de milliards de dollars, ce que cela signifie pour vous… Et pourquoi, vous devez y être attentif dès maintenant.

La signification de « tokénisation »

En ce qui concerne l’arrivée de la finance traditionnelle sur la blockchain, il existe deux modèles « réglos » permettant de tokéniser quelque chose.

Il y a le concept de « wrapper », et celui de « natif ».

Wrapper (« certificat »)

Votre jeton vous permet de récupérer des choses réelles (comme des actions) détenues pour vous. Ce wrapper est facile à déplacer et à intégrer à des applications.

On constate déjà des « versions blockchain » de choses conséquentes et peu exaltantes – trackers d’AAPL ou NVDA, jetons représentant des ETF du S&P 500 ou sectoriels – et même des jetons d’obligations d’entreprises et de fonds monétaires/bons du Trésor.

Les actifs réels sont conservés dans un coffre-fort légal : votre jeton vous permet de les réclamer.

Pour resituer le contexte : en ce moment, si vous vivez en dehors des Etats-Unis, il n’est pas toujours facile d’acheter des actions Apple ou du S&P 500. Il faut un courtier qui puisse y accéder, des réglementations nationales peuvent vous bloquer, et les formalités et frais s’accumulent.

Les wrappers tokénisés font disparaître en un clic tous ces tracas. Et, pour mémoire, on pratique déjà ce genre de choses depuis un siècle, avec les ADR.

En effet, dans les années 1920, ces « American Depository Receipts » ou « ADR » ont réglé ce problème : comment une action cotée à l’étranger pouvait-elle être négociable sur les marchés boursiers américains, sans forcer tous les investisseurs américains à ouvrir un compte de courtage suisse, japonais ou britannique ?

Une banque américaine [dépositaire] a acheté les actions étrangères et émis des certificats ADR [« wrap »] correspondants, leur permettant ainsi de se négocier sur le marché américain.

Boom ! Ces actions sont devenues instantanément liquides [et négociables] en dollar américain !

Les ADR sont encore utilisés, aujourd’hui, et certaines des actions détenues par nos lecteurs sont probablement des ADR, comme Toyota, Taiwan Semiconductor, Sony, BP ou Nestlé… autant de géants étrangers, et tous négociables en dollar américain via ces wrappers que sont les ADR.

Les wrappers tokénisés suivent la même méthode, mais par des voies améliorées. Un « certificat » enregistré et négociable sur la blockchain – correspondant à une action AAPL ou NVDA, par exemple – pourrait circuler dans le monde entier 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, par petits fragments.

Quelqu’un se trouvant en Turquie, au Brésil ou au Nigeria n’aurait pas besoin d’avoir un compte de courtage américain, il lui suffirait de créer un portefeuille. La conformité réglementaire (comme l’identification client [« KYC »] lors de l’émission, ou le filtre des sanctions) demeurerait applicable.

Attendez-vous à ce que des jetons de type ADR, représentant des actions étrangères ainsi que des matières premières (or, pétrole, paniers de sociétés minières) soient émis sur le marché.

Natif

Là, le jeton est directement l’action officielle. La notion de propriété est limpide et directe, sans wrapper intermédiaire. Les décisions des entreprises (fragmentations d’action, votes, dividendes) s’appliquent directement au détenteur.

Là où les ADR sont les jetons de vestiaire, en quelque sorte, d’actions étrangères, les actions « on-chain » natives sont directement transcrites dans le registre des actionnaires d’une entreprise.

Pas de ticket, pas d’intermédiaire : vous figurez sur le registre officiel.

Un ADR vous permet de vous positionner sur Toyota ou Nestlé aux Etats-Unis, mais le registre officiel des actionnaires officiel des actionnaires reste détenu à l’étranger par un dépositaire.

Avec une action tokénisée native, chaque détenteur est automatiquement reconnu comme actionnaire officiel. Quand vous détenez le jeton, vous êtes le propriétaire légal de l’action, sur le registre, et les dividendes, fragmentations éventuelles et votes vous sont directement appliqués.

Alors, si l’on veut faire une analogie :

  • ADR = tokénisation 0.0.
  • Wrappers de blockchain (actions/stablecoins) = tokénisation 1.0
  • Natif (registre direct) = tokénisation 2.0

Prédiction

D’ici à 2030, les jetons de registres directs apparaîtront probablement là où un titre de propriété limpide et officiel importe le plus.

Des startups et société de croissance pourraient intégrer leur registre des actionnaires directement sur la blockchain. Des entreprises non cotées pourraient distribuer des actions aux salariés, sous forme de jeton natif, avec des procédures de vérification et de blocage intégrées.

Aux Etats-Unis les petites émissions d’actions de type Reg A+ [N.D.L.R. : type de levée de fonds simplifié pour les petites et moyennes entreprises, régie par la Régulation A+ de la SEC] pourraient se passer d’agents de transfert et se servir de la blockchain comme d’un registre.

Les gouvernements pourraient émettre des obligations municipales ou d’agences fédérales de façon native, les intérêts étant directement versés aux détenteurs de jetons.

Et les coopératives, groupements de crédit ou collectifs de créateurs pourraient gérer un registre des membres sur la blockchain, les droits de gouvernance étant directement rattachés aux jetons.

Les wrappers domineront là où les volumes comptent, mais le registre direct prospèrera dans des environnements contrôlés où la précision, quant à la propriété, compte le plus.

Les raisons justifiant que cela va représenter des milliers de milliards

Ce n’est pas de la magie. C’est une migration.

Quelles sont les raisons justifiant que cela pourrait représenter des milliers de milliards ?

Il y en a trois :

  • ce que l’on appelle « finance digitale (ou numérique) », en ce moment, ce sont des « choses numériques pointant vers des choses sur papier ». Internet n’a pas fini de tout dévorer. Le prochain domaine, sur sa liste, c’est la finance. L’IA et les cryptomonnaies ne sont que les vagues consécutives au phénomène déclenché en 1995, à peu près;
  • au cours des années à venir, d’énormes pools d’actifs existants (liquidités, bons du Trésor, actions) seront transférés sur de meilleurs « rails », où les coûts seront moins élevés, les règlements plus rapides, et qui permettront un accès 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et la possibilité de programmer des choses (vous servir de vos actifs comme collatéral, en faire un « bundle », les rééquilibrer et les automatiser avec l’IA);
  • il y aura de grands gagnants. Et de grands perdants. Mais l’issue restera la même. Les opérateurs de télécommunication longue distance n’ont pas apprécié Skype. AOL n’avait pas envie d’un web ouvert. Mais une fois qu’une voie moins chère, plus rapide et plus ouverte existe, les utilisateurs se dirigent vers elle, parfois lentement, et parfois tous en même temps.

Les stablecoins ont démontré l’existence d’une forte demande pour des infrastructures de transfert de dollars efficaces. Les bons du Trésor tokénisés ont offert un rendement supplémentaire. Les actions tokenisées offrent de nouvelles fonctionnalités : elles permettent d’emprunter en utilisant l’ETF SPY comme garantie, de passer des ordres via des instructions (« prompts ») communiquées à l’IA, de créer un ETF personnalisé en quelques minutes et de le laisser se rééquilibrer automatiquement.

Quand on ôte les frictions, sur des marchés qui sont déjà gigantesques, les chiffres augmentent discrètement. Jusqu’au moment où ce qui était marginal devient central.

Qu’est-ce qui change, pour vous ?

Et voici la meilleure. A mon avis…

La plupart des gens qui ouvrent une application de courtage accèdent à trois boutons : Acheter, Vendre, Marge. Et c’est tout.

On se sent puissant, c’est sûr. Mais comparé au potentiel de la tokénisation…

C’est la différence existant entre louer une voiture offrant trois 3 positions (Marche avant, Marche arrière, Point mort) et louer un vaisseau spatial. Vous rigolerez en repensant à l’ancien levier de vitesse.

Car, dans le vaisseau spatial, vous aurez des propulseurs, des fonctionnalités de navigation, de pilotage automatique et des commandes dont vous ignoriez même l’existence.

Et soudain, vous ne vous contenterez pas « d’acheter l’action Tesla ». Vous pourrez dire : « Composez un panier de valeurs énergétiques… Et il faut que Tesla en fasse partie ».

Et c’est ce qui se passera. Pas de norme, pas d’intermédiaire, pas la peine d’attendre qu’un gestionnaire de fonds, quelque part, mette sur pied un ETF.

En bref…

Ne considérez pas la tokénisation comme une chose abstraite sur la blockchain… mais plutôt comme le fait d’évoluer de trois malheureux boutons à l’ordinateur de bord d’un vaisseau spatial.

Chris Campbell

Chris Campbell est constamment à la recherche de moyens pour vous aider à vivre une vie plus libre, plus saine, plus riche et plus épanouissante. Ses recherches l'ont conduit dans plus de 30 pays. Il a été à la pointe du Bitcoin, du tourisme médical, de la décentralisation, des villes autonomes, de la biotechnologie et de bien d'autres choses encore. Chris est l’analyste principal du service Cryptos Incubator de James Altucher, dans lequel il aide les abonnés à naviguer dans l’univers des cryptomonnaies. Vous pourrez également retrouver ses analyses dans la lettre Les Investissements d’Altucher.

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