L’or brille, mais attention à son éclat : alors que l’engouement pour les métaux précieux s’intensifie, les marchés montrent des signes de déséquilibre. Quand l’euphorie acheteuse se mêle à la backwardation, on est en droit de redouter une correction brutale à court terme…
Ces derniers temps, on sent une véritable effervescence autour de l’achat d’or. Cela se reflète partout : sur les panneaux publicitaires des bus, où les sites d’achat/vente sont largement mis en avant, ou encore dans les fils d’actualité Google.
Même les médias généralistes mettent l’or en lumière
Source : Google Actualités
Sur les réseaux sociaux aussi, comme sur X ou LinkedIn, on évoque des mouvements collectifs qui traduisent clairement un engouement pour l’achat d’or.
Source : X / Sovanna Squid Bourse
Source : Emmanuel H. sur Linkedin
Une correction sur l’or et l’argent ?
D’ailleurs, sur LinkedIn toujours, j’avais déjà évoqué le concept de backwardation, phénomène que l’on observe actuellement sur l’argent métal.
Sur le marché des matières premières, deux phénomènes opposés peuvent se produire : le contango et la backwardation. Ces deux notions traduisent des écarts inhabituels entre les prix futurs (à terme) et les prix actuels (au comptant).
Le contango, comme on le voit souvent sur le pétrole, correspond à une situation « normale » où le prix futur est plus élevé que le prix actuel. Ce phénomène reflète les coûts classiques liés au pétrole : le stockage, le transport (conteneurs), le financement (taux d’intérêt), etc. Mais il peut aussi être lié à des anticipations de surabondance de l’offre, ce qu’on voit actuellement.
On se souvient d’ailleurs de conditions extrêmes, comme celles vécues après la crise du Covid. A cette époque, les prix du WTI étaient brièvement passés en territoire négatif chez certains courtiers. Les opérateurs, craignant les effets d’une économie à l’arrêt (et donc une chute brutale de la demande), préféraient se débarrasser de leurs barils plutôt que de payer pour les stocker ou les transporter. Les restrictions de déplacement en vigueur à l’époque n’arrangeaient rien.
Aujourd’hui, à l’automne 2025, c’est le phénomène inverse qui se produit sur l’argent métal : la backwardation. Les prix au comptant sont plus élevés que les prix à terme en raison de tensions immédiates sur l’offre, ce qui provoque une hausse rapide des prix.
Source : Charles-Henry Monchau sur LinkedIn
En cette fin octobre 2025, cette frénésie d’achat me fait craindre une possible correction temporaire à la baisse. Elle pourrait être brutale, car comme le dit l’adage, « les marchés prennent les escaliers pour monter, mais l’ascenseur pour descendre ». Qu’il y ait ou non une correction à court terme, l’avenir semble néanmoins très prometteur pour les producteurs d’or et d’argent à moyen terme…





