La saison des publications trimestrielles est le théâtre d’une asymétrie dans les réactions de marché : les baisses sont plus violentes que les hausses. Pourtant, certaines valeurs en difficulté, comme Teleperformance et Novo Nordisk, montrent des signes de stabilisation. Mathieu Lebrun nous montre pourquoi un retournement est possible sur ces deux titres.
La saison des publications trimestrielles bat son plein. Et pour ma part, un constat formulé dès la fin octobre ne cesse de se confirmer avec le temps : celui d’une asymétrie défavorable du risque. Autrement dit, en reprenant l’adage boursier selon lequel les marchés prennent l’escalier pour monter mais l’ascenseur pour descendre, les phases de baisse sont toujours bien plus brutales que les hausses.
Pour s’en convaincre, il suffit d’observer la cote parisienne ce jeudi.
Lorsque les résultats dépassent les attentes (comme chez Veolia Environnement) ou comportent des éléments encourageants (à l’image d’Engie, qui vise désormais le haut de sa fourchette annuelle), les titres concernés ne progressent que modestement, de l’ordre de 1 à 2 % maximum.
Seule l’action ArcelorMittal parvient à afficher une hausse plus marquée (+5 %) après sa publication. A noter également – comme je le soulignais hier sur le plateau de l’émission Trade ou pas Trade – que le segment des ESN (Entreprises de Services Numériques) françaises s’en sort plutôt bien, comme en témoignent les rebonds d’Alten, Aubay ou Neurones ce jeudi (voir encadrés jaunes ci-dessous).
Evolution du cours de l’action Neurones depuis juin 2025.
Source : Waldata
A l’inverse, lorsque les résultats déçoivent, le marché ne fait pas dans la demi-mesure. Les chutes de plus de 10 % de SES Global, Legrand ou encore Air France-KLM en sont la preuve, rien que pour aujourd’hui.
Teleperformance et Novo Nordisk : deux valeurs aux trajectoires contrastées
Entre ces deux extrêmes, certains cas intermédiaires méritent aussi notre attention, comme Teleperformance et Novo Nordisk. Il n’y a aucun lien direct entre ces deux entreprises, si ce n’est qu’elles ont connu des parcours boursiers similaires ces dernières années : des envolées jusqu’en 2021/2022 pour la première, et jusqu’à l’an passé pour la seconde (voir graphiques hebdomadaires ci-dessous).
Evolution du cours de l’action Teleperformance depuis 2017.
Source : ProRealTime
Evolution du cours de l’action Novo Nordisk depuis 2021.
Source : ProRealTime
Depuis, elles traversent une longue phase de repli. Si je vous en parle aujourd’hui, en ce début de mois de novembre, c’est parce que toutes deux ont lancé un profit warning hier (plus de détails ici pour Novo) – celui de Teleperformance ayant été publié après la clôture.
Mais dans les deux cas, la réaction boursière reste contenue (à peine -0,5 % pour Teleperformance ce matin, par exemple). Et une absence de réaction négative à une mauvaise nouvelle peut justement signaler un possible retournement. D’autant plus que, sur les graphiques journaliers ci-dessous, on commence à entrevoir des signes de stabilisation sur des zones de support.
Evolution du cours de l’action Teleperformance depuis février 2025.
Source : ProRealTime
Evolution du cours de l’action Novo Nordisk depuis juin 2024.
Source : ProRealTime
Enfin, ces deux valeurs présentent un profil potentiellement défensif (surtout Novo Nordisk, en tant qu’acteur pharmaceutique, je vous l’accorde). Et dans le contexte actuel de forte agitation – notamment autour d’OpenAI – ce n’est pas pour me déplaire…






