Une seule annonce peut parfois tout bouleverser : Abivax a électrisé le marché hier, propulsant le CAC Small à des niveaux inattendus. Mais cette vague de hausse va-t-elle durer ? Entre engouement biotech et publications décevantes, Mathieu Lebrun s’interroge sur la suite des évènements.
Hier, la biotech Abivax a connu une flambée record (historique même ?) de plus de 500 % (cf. rectangle jaune sur mon screenshot ci-dessous).
Evolution du cours de l’action ABIVAX en 2025
Source : ProRealTime
Un petit commentaire sur le graphique. Plus que cet impressionnant décalage, c’est surtout le regain de volumes dans la hausse en première partie de semaine dernière sur lequel je voudrais revenir.
Car ce mouvement, que l’on retrouvait d’ailleurs sur d’autres petites biotechs françaises, comme Cellectis qui avait flambé à partir du 14 juillet, cf. ellipse orange ci-dessous…
Evolution de l’action Cellectis depuis juin 2025.
Source : ProRealTime
…m’avait indirectement conduit à recommander l’achat d’une autre biotech française, Genfit pour ne pas la citer, dans La Bourse Au Quotidien Pro.
Plus que la tournure des choses sur ledit trade (que j’avais écourté faute de confirmation dans le timing souhaité), ce genre de constat sur certaines de mes opérations me fait toujours « tiquer ». En effet, l’actualité sur Abivax avait fait grimper tout le compartiment.
Plus largement, cette actualité a littéralement fait flamber le Cac Small.
L’indice a quasiment pris +15 % hier ! (cf. ellipse orange sur mon graphique hebdomadaire ci-dessous).
Evolution de l’indice CAC Small depuis août 2022.
Source : ProRealTime
Je vous en parlais dans l’un de mes récents articles du début de mois.
Sincèrement, je ne pensais pas que de nouveaux sommets au-delà des 15 000 points seraient si vite atteints, avant la fin du mois ! Mais voilà, le « newsflow propre » sur Abivax a gonflé la capitalisation boursière de la biotech à plus de 3 Mds€ désormais.
La fin de la panique sur les droits de douane ?
Toujours dans la rubrique des bonnes nouvelles, dans la nuit de mardi à mercredi, un accord a été conclu entre le Japon et les Etats-Unis sur la question des droits de douane (sur un taux de 15 %).
Cerise sur le gâteau, selon des informations en provenance du Financial Times, on apprenait hier peu après la clôture de la séance de Bourse qu’un accord du même acabit serait proche entre l’Europe et les Etats-Unis.
Je ne vais pas revenir sur les timings inopinés de ces annonces, qui ont eu lieu en pleine nuit concernant le Japon (je n’ai pas pu y réagir pour cause de tournage hier matin de l’émission Trade ou pas Trade), et après notre clôture en Europe.
Maintenant, de manière plus prospective, je me pose la question suivante : reste-t-il encore un potentiel de hausse ? Si l’on en croit le niveau des indicateurs de consensus comme le AAII, ou surtout le CNN Fear and Greed Index, oui. Mais le newsflow corporate d’ensemble raconte une autre histoire…
Des marchés sceptiques face aux publications trimestrielles
Je vous le disais dans mon article de la semaine dernière, la teneur des publications corporate ne me fait pas rêver.
Dans la seule journée d’hier, les baisses de Nokia, ASM International (emboîtant le pas de son compatriote néerlandais ASML un mercredi plus tôt) ou SAP en Allemagne n’invitaient guère à l’optimisme.
Outre-Atlantique également, cela demeurait dans l’ensemble très poussif. La journée de mardi a été ponctuée par plusieurs gadins (comme General Motors), même pour les titres aux résultats encourageants (comme Coca-Cola qui « n’y va pas » depuis ses chiffres d’avant-hier).
Même une valeur comme Hilton a suivi la tendance, malgré le relèvement de ses prévisions de bénéfices cette année.
A l’inverse, quand le compte n’y est pas, cela trébuche vite (cf. la chute de plus de 10 % de Texas Instruments hier).
Même son de cloche dans l’Hexagone où des Soitec et autres Dassault Aviation (ou Seb hier soir après-bourse) ont tous trébuché.
Dans cette ambiance symptomatique de marchés exigeants, même les sociétés n’ayant dans l’absolu pas démérité sont vendues. Je pense à SAP ou encore à Thales qui, après avoir ouvert dans le vert hier matin suite à un relèvement d’objectif, clôturait finalement assez nettement dans le rouge, dans un schéma assez similaire à celui d’Hilton…
En résumé, oui, il y a – heureusement – quelques bonnes choses à noter, comme sur Alstom qui a su tirer son épingle du jeu hier toujours post-publication. Mais je ne suis pas certain que cela suffise pour avoir de nouveaux relais.
D’où la question posée en titre de cet article, surtout à l’aube d’une trêve estivale me concernant à partir de la semaine prochaine…